mardi 28 février 2017

Qui a "fait" l'homme ? Le chien ?



Extrait de "l'interprète des animaux" de Temple Grandin chez Odile Jacob.
P 344

À propos du loup et de l'homme…

Homo sapiens
"… les loups partageaient déjà la vie des hommes à l'époque où l’Homo erectus  venait tout juste de devenir Homo sapiens. À ce moment-là nos ancêtres possédaient très peu d'outils et vivaient en petits groupes nomades sans doute pas plus complexes, socialement, que des bandes de chimpanzés. Certains chercheurs estiment même que les hommes n'avaient pas encore de langage.
Cela veut dire qu'au début de leurs relations les loups et les hommes étaient pratiquement sur un pied d'égalité. Deux espèces différentes ayant des talents complémentaires s'étaient associées, choses qui ne s'étaient encore jamais produites et ne se produiraient plus vraiment.

Homo-erectus
À partir de ces éléments, un groupe d'anthropologues australiens a émis l'hypothèse que, pendant cette période de coévolution, les hommes ont appris à agir et à penser comme des loups. Les loups chassaient en groupe, pas les hommes ; les loups avaient  des structures sociales complexes, pas les hommes ; les loups formaient avec des individus du même sexe des liens d'amitié loyale ; les hommes probablement pas, sinon l'on en juge par l'absence de ce type de relation dans les espèces de primates actuelles (chez les chimpanzés, la principale relation est celle de la mère aux enfants) ; les loups ont un sens aigu du territoire, les hommes ne l'avaient sans doute pas, si l'on en juge, encore une fois, d'après le comportement des primates.
Lorsque les hommes sont devenus vraiment modernes, ils avaient acquis toutes ces caractéristiques des loups. Nous sommes tellement différents des autres primates que notre héritage canin paraît évident. Les anthropologues australiens pensent que les chiens nous ont appris leur manière d'être.
Cro-Magnon
Il pousse même le raisonnement plus loin en affirmant que les loups, plus les chiens, ont donné aux hommes un énorme avantage en termes de survie. Ils servaient en effet de vigies et de protecteurs, et permettaient aux hommes de chasser de grosses proies en groupe au lieu de chasser de petites proies individuellement. Étant donné tout ce que les chiens apportaient aux hommes, on peut imaginer que leur amitié explique sans d'autres en grande partie pourquoi nos ancêtres Cro-Magnon ont survécu alors que les Néandertaliens ont disparu. L'homme de Neandertal n'avait pas de chien.
Néandertal
 Mais les chiens ne se sont pas contentés de protéger notre espèce. Ils ont sans doute aidé les premiers hommes à dépasser le stade de primates. Paul Tacon, chercheur à l'Australian Museum, affirme que le développement des amitiés humaines «représentait un avantage considérable en accélérant l'échange des idées au sein d'un groupe». Toute évolution culturelle se fonde sur la coopération, et les hommes ont appris des chiens à coopérer avec des individus n'appartenant pas à leur famille…"

L'homme apprenant du loup et du chien ! Voilà une belle révolution !
À suivre…

vendredi 10 février 2017

Va-t-on vers un "loup européen" ?




C'est l'arroseur arrosé, la réintroduction du loup dans l'espace européen est une réussite au-delà des espérances de ceux qui ont milité pour son retour.
Mais le problème est que le loup moderne s'acclimate bien et avec une certaine intelligence qui dépasse les réactions sur le terrain.
Les uns subissent, ce sont les éleveurs et les autres manifestent alors qu'un équilibre naturel doit être trouvé. 
Un prédateur sans prédateur supérieur ce n'est pas viable dans un écosystème ou cela donne la perche du Nil qui a éradiqué les autres poissons là où elle a été introduite.
Le grand public et surtout les défenseurs du loup sont-ils matures pour que cette réintroduction soit un succès ? Pas si sûr….


Source France-info

"Depuis 1992, le nombre de loups est passé de zéro à 300 du sud-est au nord-est de la France. Ils chassent en meute ou en solitaire au grand dam des bergers. L'an dernier, plusieurs éleveurs ont signalé la perte de leurs brebis. Au total, ce sont 9 788 animaux qui ont été tués en 2016.
Des attaques qui coûtent plus de 2,81 millions d'euros d'indemnisations. Pourtant, le ministère de l'Écologie avait pris des mesures en mettant en place un quota maximum de 36 loups à battre en un an. Problème : 33 loups ont déjà été tués.
La population a 15 jours pour donner son avis
Le gouvernement veut alors autoriser de nouveaux abattages pour assurer une meilleure protection des troupeaux d'ovins. Une mesure qui divise avec d'un côté les agriculteurs favorables à ce projet et de l'autre, les associations de protection des animaux pour lesquelles il est possible de cohabiter avec les loups. L'État vient de lancer une consultation publique et demande aux habitants de se prononcer d'ici au 21 février.

Dans le reste de l'Europe… Le loup de la discorde en Norvège.
Réintroduit dans les années 80, le loup s'invite dans les élections législatives et divise la population entre ceux qui souhaitent protéger l'animal et les habitants des régions concernées qui souhaitent limiter sa prolifération. Un programme d'abattage vient d'être bloqué dans le nord du pays. Pour calmer les esprits, la Première ministre s’est déplacée afin de trouver un accord sur le nombre de loups à éliminer."

Pour quand un ministère du loup ? Ou une Commission européenne ?

vendredi 3 février 2017

Le vent tourne en Europe pour le loup


Voici un extrait d'un communiqué transmis par l'AFP. 
AFP, publié le vendredi 27 janvier 2017 à 17h40

Faune: une étude montre que les loups "manifestent une familiarisation envers les humains" et peuvent s'approchent parfois près des hommes.

- "On a mis la logique à l'envers" -
"Les attaques se rapprochent des villages, à 50 mètres des habitations, en présence de bergers, de patous. Deux fois, des troupeaux ont été attaqués, ils ont cassé les parcs, se sont éparpillés dans les hameaux", a témoigné Jacqueline Dupenloup, maire de Saint-Alban-les-Villard (Savoie) qui craint "un suraccident".
Aux "rencontres des humains avec des groupes de loups, et parfois de près" se sont ajoutés "des signes tangibles de reproduction sur zone" des canidés, évoluant probablement en meute, notent l'Inra et le Cerpam: la raréfaction depuis trois ou quatre ans de chamois, chevreuils et mouflons ainsi que l'augmentation de la prédation sur des veaux et des vaches, "en alpage comme sur des prés en vallée", résument les deux organismes.
Les chercheurs ont également recueilli la parole de chasseurs et d'éleveurs qui constatent un changement de comportements des animaux sauvages comme domestiques, "très inquiets, voire paniqués".
"Il y a eu un processus assez long et interactif de modification des comportements de plusieurs catégories d'êtres interagissant de part et d'autre de la lisière, loups, ongulés, bétail, humains, jusqu'à une approche menaçante d'un humain vulnérable par des loups de nuit", analysent les deux organismes.
"Ces évolutions ont des conséquences pour le territoire: une baisse d'attractivité cynégétique et récréative, si ce n'est déjà un risque en matière de sécurité civile, une atteinte à la viabilité des élevages de bovins conduits à l'herbe", remarquent le Cerpam et l'Inra, qui appellent à "une adaptation des politiques publiques".
"Il ne s'agit pas d'une faillite des politiques publiques, mais les politiques publiques sont basées sur une idéologie qui a fait faillite. On a mis la logique à l'envers, on a cru pendant 20 ans que les humains pouvaient s'adapter aux loups qui ont tous les droits", a estimé Laurent Garde, chercheur au Cerpam. "Il faut maintenant apprendre aux loups à s'adapter aux humains", a-t-il conclu."



Pour compléter cette information, la Suède a autorisé l'élimination d'un nouveau quota de loups (24) sur son territoire. (ev 340 loups sur son territoire)
C'est un changement radical dans l'ensemble de l'Europe face à la réalité du "problème" posé par le canidé.
À suivre…