Choisir un animal pour l'intégrer à son troupeau.
Acheter un animal pour élargir ou renforcer la
cohésion de son troupeau est un acte auquel l'éleveur est souvent confronté. Il
lui faut faire le bon choix sans dénaturer ce qu'il a déjà construit ou donner
éventuellement une nouvelle orientation à son cheptel.
C'est
un problème de choix fondamental, un choix d'orientation de son projet
d'élevage. Cet acte d'achat "extérieur" est déterminant, car il peut
remettre en cause les fondements mêmes du projet qui est à la base de la ferme.
Il
convient à ce stade de bien voir les caractéristiques de l'animal et ce qui
oriente le choix de l'éleveur. (Ceci est en fait valable pour tout acte
d'acquisition d'un animal, quel qu'il soit.)
Après
les questions d'usage et les présentations, voici les questions bonnes à poser:
-Veux-tu
venir chez moi ? (lieux)
-Veux-tu
partager ma vie et mon point de vue sur l'élevage ? (projet de l'éleveur)
-
Es-tu en accord avec ce que j'attends de toi ? (ton rôle chez moi)
-
Es-tu en accord avec la place que je te propose dans mon élevage ? (en fonction
du rôle ci-dessus)
- Y a-t-il
une demande particulière de ta part pour que tu puisses t'épanouir chez moi ?
(Karma de l'animal)
- En
fonction de toutes ces questions et de tes réponses es-tu toujours décidé à
venir sur ma ferme ? Ai-je oublié un point important pour toi ?
Ces
questions, qui ne sont pas exhaustives, mais qui constituent la base de
l'échange entre l'animal et l'éleveur, sont déterminantes pour celui-ci.
Tout dépend du projet développé par l'éleveur
pour conduire la destinée de sa ferme. On préfère un animal en bonne santé et
avec beaucoup de potentiel. Souvent l'aspect physique est déterminant. C'est
tout à fait naturel.
La
communication animale permet une autre approche qui ne manque pas d'intérêt; le
potentiel de développement "spirituel" de l'animal et ses capacités
d'intelligence.
Le mot intelligence est "purement"
humain. Parler de l'intelligence d'un animal c'est faire de l'anthropomorphisme,
mais c'est manifeste, il y a des animaux qui présentent une
"intelligence" supérieure à d'autres, disons qu'ils sont plus ouverts
sur leur environnement, vis-à-vis de leurs congénères et des humains.
En
fait, je parlerais volontiers de conscience de leur propre vie. Un jeune animal
peut avoir une haute conscience de sa lignée génétique et du projet transgénérationnel
dont il est l'un des maillons.
Si un taurillon se trouve transformé en bœuf, cela
brise un élan qui avait du sens au niveau cosmique. Donc une courte discussion
avec ce jeune mâle aurait sûrement orienté sa vie différemment et celle de
l'éleveur également…Voici un exemple qui se passe de commentaire.
Mais
c'est une autre façon de mener son élevage, il faut être prêt à ce genre
d'exercice.
Sans aller nécessairement aussi loin dans
cette direction, réalisation d'un équilibre sain entre l'homme et l'animal, les
quelques questions autour de la venue d'un animal dans un élevage, semblent être
déjà en soi une piste intéressante.
Il faut
la développer.
C'est l'amorce de la notion de contrat qui est
pour moi une belle évolution dans cet équilibre homme-animal point clef de l'élevage
du futur.
RD
09/2016