Un
ours tué par balle dans les Pyrénées et l'État qui met 2 M€ sur la table de
l'indemnisation pour cet été.
C'est
le grand écart qui règne en permanence entre une biodiversité restaurée (ou en
cours de restauration ?) et la vie pastorale des montagnes françaises. Le loup,
l'ours et dans certaines régions le vautour sont les principaux prédateurs à
l'œuvre.
Cette
présence du prédateur rebat les cartes maintenant depuis plus de trente ans et
aucune solution ne se pointe à l'horizon, pire peut-être, les positions en oppositions
se durcissent et le "dialogue" s'éloigne de plus en plus, s'il a
d'ailleurs existé un jour !
Hors
de ce constat il faut maintenant nous interroger sur ce fameux "plus comme
avant" qu'aurait instauré le confinement et cette mise en confrontation de
nos contemporains avec une "vie" (sous la forme d'un virus) qui nous
échappe encore malgré notre progrès et notre technologie.
C'est
là peut-être que notre relation au monde animal doit faire le plus de progrès
et surtout changer de paradigme, de vision globale, de cosmovision comme j'aime
à le dire.
Eh
oui, c'est notre vision du monde et nos relations à celui-ci qui doivent
évoluer sérieusement. L'homme d'aujourd'hui se sent encore le plus fort face à
la "nature", mais en même temps il perd sérieusement du terrain face
à elle (raz de marée, tsunamis, tremblement de terre, incendies gigantesques,
sécheresse, ouragans, inondations ponctuelles à répétition, etc.) et
malheureusement la liste des destructions est longue.
L'animal
comme nous subit ces dommages (les animaux morts par le feu en Australie sont
innombrables), le végétal également et c'est un sérieux problème que nous
devons de plus en plus prendre en compte, car c'est la ressource alimentaire principale
du monde animal et pour une grande part notre propre ressource alimentaire.
C'est
comme si nous étions pris entre deux feux, la dérégulation climatique et l'organisation
de notre monde.
Pourquoi
parler de tout cela en regard du sujet autour de la prédation ?
Et
bien, "redresser" la biodiversité animale fait partie des options que
l'humanité a choisies pour lutter contre cette dérégulation climatique, ce
n'est pas la seule, mais elle en fait partie, parce qu'elle semble à notre
portée immédiate. Si nous réussissons sur ce plan-là, nous aurions une base
pour continuer dans d'autres domaines: abandon des engrais, pesticides et
autres toxiques, etc.
Mais vous savez ce qu'il en est également sur
ce plan !
Bref,
nous avons du chemin à faire. Notre incapacité humaine (et contemporaine) à
affronter ces changements nous projette violemment face au même problème:
concilier le prédateur et ses proies potentielles qui sont des ressources pour
l'humain et comment partager nos territoires tout en les protégeant ou tout du
moins en en garantissant la jouissance pastorale comme ludique (usages divers
de la montagne).
J'en
reviens à l'exemplarité que pourrait être la vie en commun sur un espace
commun, reste à définir cet espace et les limites acceptables de la vie
commune. C'est d'ailleurs une problématique que l'on rencontre dans d'autres
espaces comme ceux des banlieues où l'on a progressivement cantonné les humains
les plus pauvres, et c'est un phénomène mondial (favelas, quartiers excentrés des
grandes villes africaines ou d'Asie, etc.).
Je
n'ai toujours pas abordé le côté économique de cette situation de crise du
vivre en commun, mais il fait partie des facteurs qui doivent eux aussi
évoluer, comme le partage des richesses qui est souvent corrélé à ce partage de
territoire.
Nous
reviendrons une prochaine fois à la proie et le prédateur puis-ce que c'est une
clef du vivre en commun qu'illustre chaque jour le monde animal.
À
suivre…