Les brebis sont aux
Tuileries en plein Paris. Elles y sont déjà venues pour manifester contre
l'extension du camp du Larzac, mais cette fois-ci c'est le loup qui les amène.
Eh oui, le loup confirme son retour sur la scène médiatique même si cela fait
plus de vingt ans qu'il est en France.
Une grande moitié du
territoire national accueille plus ou moins le canidé.
Il fallait bien y venir !
Sujet périlleux s'il en est…et bien il ne nous laisse pas le choix, lui il
s'installe chez nous en Auvergne après avoir franchi le Rhône. Comme quoi nous
ne sommes pas à l'abri, il a pris le premier pont qu'il a trouvé sur sa route
et il est passé comme un passager clandestin. Sûrement en plein rush des
vacances !
Mais que nous apporte-t-il
ici et ailleurs ? Son retour sonne le glas d'une nature domestiquée et propice
à un pastoralisme décomplexé. Nous avons déserté certains espaces et lui il en
profite comme la listéria qui entre par effraction dans une laiterie !
Recoloniser nos espaces de
vie, redevenir le prédateur du loup. Le loup en est un, et comme tout prédateur
c'est l'absence d'un prédateur supérieur qui lui permet de prospérer. Le loup
est protégé. Il le faut, mais cette mesure européenne ne prenait pas en compte
son extension tous azimuts. Il nous faut retrouver un équilibre juste entre lui
et nous.
Le loup revient en Auvergne (Journal La Montagne) |
Du point de vue du troupeau
de brebis, la position est étrangement bien ailleurs. Cela ne doit pas nous empêcher
la réflexion et la recherche de solutions pérennes, mais il est intéressant,
comme toujours en pareil cas, de donner la "parole" aux premières
concernées.
Mérinos qui a vu le loup ! |
Le monde animal domestiqué
a-t-il "coupé" avec ses origines sauvages ? Eh bien non, le troupeau
affiche une étonnante résilience. Le transgénérationnel fonctionne à plein. Le
dernier loup abattu en France est situé généralement en 1930, soit moins de
cent ans. Le "souvenir" est donc aisément accessible à l'animal qui
vivait avec cette donnée depuis des millénaires.
Le loup deviendrait alors
une problématique "humaine" ?
Hormis l'ombre que le loup
fait planer sur le pastoralisme, canis-lupus nous projette violemment face à
nous-mêmes et face à notre notion du "sauvage".
Où en sommes-nous de ce
côté-là ?
À qui appartient la planète
?
Quelques pays d'Afrique ont
résolu le problème peut-être en considérant que l'animal sauvage; lion,
éléphant, phacochère, gnou, zèbre…est chez lui ! Et l'homme partage le
territoire avec lui. Tout simplement.
Bien évidemment, l'espace
partagé est dangereux pour l'homme qui s'aventure au milieu d'un troupeau
d'éléphants, mais l'animal a lui aussi appris à vivre à proximité de l'homme.
Les gardes ne tirent qu'en cas d'extrême urgence, ils éduquent les populations
et chacun respecte l'autre.