samedi 31 décembre 2016

Pour parler du loup.


Les brebis sont aux Tuileries en plein Paris. Elles y sont déjà venues pour manifester contre l'extension du camp du Larzac, mais cette fois-ci c'est le loup qui les amène. Eh oui, le loup confirme son retour sur la scène médiatique même si cela fait plus de vingt ans qu'il est en France.
Une grande moitié du territoire national accueille plus ou moins le canidé.

Il fallait bien y venir ! Sujet périlleux s'il en est…et bien il ne nous laisse pas le choix, lui il s'installe chez nous en Auvergne après avoir franchi le Rhône. Comme quoi nous ne sommes pas à l'abri, il a pris le premier pont qu'il a trouvé sur sa route et il est passé comme un passager clandestin. Sûrement en plein rush des vacances !
Mais que nous apporte-t-il ici et ailleurs ? Son retour sonne le glas d'une nature domestiquée et propice à un pastoralisme décomplexé. Nous avons déserté certains espaces et lui il en profite comme la listéria qui entre par effraction dans une laiterie !
Recoloniser nos espaces de vie, redevenir le prédateur du loup. Le loup en est un, et comme tout prédateur c'est l'absence d'un prédateur supérieur qui lui permet de prospérer. Le loup est protégé. Il le faut, mais cette mesure européenne ne prenait pas en compte son extension tous azimuts. Il nous faut retrouver un équilibre juste entre lui et nous.

Le loup revient en Auvergne (Journal La Montagne)

Du point de vue du troupeau de brebis, la position est étrangement bien ailleurs. Cela ne doit pas nous empêcher la réflexion et la recherche de solutions pérennes, mais il est intéressant, comme toujours en pareil cas, de donner la "parole" aux premières concernées.
Mérinos qui a vu le loup !
Le monde animal domestiqué a-t-il "coupé" avec ses origines sauvages ? Eh bien non, le troupeau affiche une étonnante résilience. Le transgénérationnel fonctionne à plein. Le dernier loup abattu en France est situé généralement en 1930, soit moins de cent ans. Le "souvenir" est donc aisément accessible à l'animal qui vivait avec cette donnée depuis des millénaires.
Le loup deviendrait alors une problématique "humaine" ?

Hormis l'ombre que le loup fait planer sur le pastoralisme, canis-lupus nous projette violemment face à nous-mêmes et face à notre notion du "sauvage".
Où en sommes-nous de ce côté-là ?
À qui appartient la planète ?
Quelques pays d'Afrique ont résolu le problème peut-être en considérant que l'animal sauvage; lion, éléphant, phacochère, gnou, zèbre…est chez lui ! Et l'homme partage le territoire avec lui. Tout simplement.
Bien évidemment, l'espace partagé est dangereux pour l'homme qui s'aventure au milieu d'un troupeau d'éléphants, mais l'animal a lui aussi appris à vivre à proximité de l'homme. Les gardes ne tirent qu'en cas d'extrême urgence, ils éduquent les populations et chacun respecte l'autre.


Nouvelle année


Mes meilleurs vœux de paix et de justice pour notre monde qui ne sait plus toujours où il va.
Heureusement, des hommes et des femmes œuvrent ici où là, dans l'ombre, sans faire de vague pour que "le monde bascule du bon côté" !
Soyez heureux, créez vos conditions personnelles de bonheur et rayonnez autour de vous avec cette bonne intention... et si cela ne marche pas ! Basta !

mercredi 21 décembre 2016

Loups solitaires en toute liberté

 
Un formidable documentaire diffusé sur Arte le 20 décembre 2016 à 20h 55 visible jusqu'au 20 janvier 2017 sur: http://www.arte.tv/guide/fr/066396-000-A/loups-solitaires-en-toute-liberte

Pourquoi certains loups quittent-ils leur meute pour parcourir des milliers de kilomètres ? Une odyssée sur les traces de chasseurs infatigables, avec des images à couper le souffle.
Pour une raison encore inconnue, certains loups quittent brusquement leur meute pour parcourir des milliers de kilomètres. Au fil de leur périple, bien des embûches les attendent : ils devront traverser des autoroutes et des fleuves, faire face à des chasseurs et à des meutes de loups… Trois solitaires ont été équipés de colliers émetteurs permettant de tracer leurs déplacements. Nous suivons ainsi le trajet du loup Ligabue, qui quitte Parme direction les Alpes maritimes françaises. Parti du nord-est de l’Allemagne, Alan, lui, met le cap sur la Biélorussie. Après avoir franchi quelque 1 500 kilomètres pour atteindre son but, il court de nouveaux dangers : la chasse au loup est autorisée dans le pays. Quant à Slavko, le troisième animal parti de Slovénie, il traverse des massifs montagneux en Autriche et en Italie pour arriver jusqu’au parc régional de la Lessinia, près de Vérone.
Après plusieurs années passées à suivre des loups solitaires, les chercheurs ont compris qu'ils contribuent à créer des connexions génétiques entre les différentes meutes et à repeupler l’Europe centrale.

Ce documentaire devrait nous permettre de réfléchir aux motivations d'un loup pour se déplacer et surtout à ses extraordinaires capacités de voyageur et d'explorateur de notre espace  pourtant largement urbanisé !
À méditer...

vendredi 25 novembre 2016

Cette nature "sauvage" qui frappe à notre porte



La nature nous entoure. L'homme l'a modelée patiemment au cours des siècles. Ou violement dans ces dernières décennies. La forêt primaire à Bornéo comme au Brésil laissant la place à la culture intensive du palmier à huile. Une catastrophe écologique sans précédent.
Mais chez nous, quel rapport avons-nous au monde sauvage, faune et flore ?
Les citadins ont besoin de se promener à travers la nature pour se ressourcer. C'est une excellente idée, les chemins de randonnée ont pullulé sur l'ensemble de notre territoire, les GR font recette tout comme les chemins de Saint-Jacques.
La marche à pied est à la mode, GR20, Chemin de Stevenson, Chemin de Régordane, Sentier des douaniers, etc.
L'hommo-sapien-citadicus parcourt la campagne. Il s'ouvre au monde des petites fleurs, comestibles de préférence, vit sa survie dans la nature comme une aventure intrépide ou stimulante, quand ce n'est pas son entreprise qui l'envoie manger des pissenlits autrement que par la racine…je m'égare. Pardon.
Mes amis botanistes, animateurs de stages de pleine nature me pardonneront ce dérapage.
C'est une façon de voir et de parcourir la campagne, de s'imprégner de nature sauvage.

Reste la question de notre rapport au monde sauvage, au-delà de ce tourisme vert. Qu'en disent nos contemporains qui vivent à la campagne ? Ils y sont bien, mais préfèrent que les routes soient déneigées en hiver. Tâche qui incombe maintenant aux communes sur leur territoire hormis les grands axes.
En général, cela se passe bien, pneus neige et équipements spéciaux prennent le relais, les autochtones sont habitués. La neige reste un facteur climatique ponctuel, hivernal auquel on est familier.
C'est dans ces moments d'exception que l'on peut se questionner dans son rapport à la nature. Le matin au réveil tout est blanc. Calme, tapis immaculé de neige… tableau bien particulier qui change notre vision du paysage.
La nature est là à notre porte, météorologique, mais soudaine. Elle nous plonge dans un état bien particulier. Méditatif ou besogneux, car il faut pour sortir, pelleter la neige.
Notre rapport au "monde sauvage" prend toute sa dimension. C'est l'état extraordinaire qui nous met devant notre relation à la nature.
Puis la neige fond, le printemps revient avec ses bourgeons. La nature redémarre.
Nous avons le souvenir des traces dans la neige; Lapin ? Chat ? Ongulé ? Renard ? Martre ? Poules ? Oiseaux ?  etc.
La neige comme révélatrice de cette faune sauvage qui nous entoure. Émerveillement devant ces traces, à moins que ce ne soit un prédateur…et nos réflexes de chasseur reprennent le dessus, surtout si notre poulailler est en danger.
Ainsi nous plongeons instantanément dans notre nature humaine face à celle de la "nature". Le sauvage vient à notre porte, parfois fouiller dans nos poubelles.

Qu'en est-il de la frontière qui s'est établie entre le "sauvage" et notre monde civilisé ?
Comment acceptons-nous sa  présence en parallèle à notre monde ? Et d'abord qui est chez qui ? Lui chez nous, ou nous chez lui ? Historiquement, il était là avant nous. Mais nous avons inversé la tendance, tout du moins dans notre hémisphère et dans notre espace européen. La forêt primaire a disparu, il faut aller aux confins de la Pologne et de l'Ukraine pour trouver des espaces sauvages où le loup, l'ours, le bison sont encore présents, bien que ce dernier soit issu d'un repeuplement.
Dans notre hexagone le problème est clair. Le boisement du 19° siècle a figé des espaces, les parcs naturels du 20° siècle ont parachevés la chose, en dehors nous sommes obligatoirement chez quelqu'un, donc dans un paysage aménagé.
Ainsi comment vivons-nous dans ces espaces frontaliers entre territoire aménagé et espaces "naturels" souvent protégés? Faune et flore ?
Le remembrement, la puissance des tracteurs, l'éradication des haies, l'aménagement de certains cours d'eau, l'asphalte des parkings, le bétonnage de nos côtes…la liste est longue, la "nature" recule, l'espace sauvage se restreint, les animaux sauvages reculent, ou s'adaptent.
Territoire de l'ours des Pyrénées, du loup, qui lui a trouvé temporairement la solution en franchissant le Rhône pour venir jusque dans nos montagnes volcaniques !
Polémiques entre partisans et antis, écolos et agriculteurs, citadins et ruraux… même si la frontière est loin d'être si nette, pardon là encore c'est une caricature provocatrice de ma part !
Et le campagnol, le rat taupier qui laboure les prairies ?
Comment vivons-nous avec eux ? Nuisibles ?
Le renard consomme à lui seul ou avec sa famille en un an, de sept milles à un million de ces petites bestioles qui labourent les pairies. Le nuisible c'est qui ? Et les rapaces qui eux aussi aiment ce campagnol terrestre dans leur alimentation,
en supprimant les haies, certains ont détruit leurs habitats naturels ou leurs lieux de passage protégés.
Nous avons mis du barbelé sur la prairie, mais nous avons aussi fabriqué une frontière mentale entre le monde "sauvage" et le nôtre. Surtout au nom du profit agro-quelque chose.
Le retour à l'équilibre est simple, sous notre nez.
Renouons avec le monde sauvage, laissons-lui sa place et nous en tirerons tous un immense avantage.
 www.alepe48.fr/app/download/.../Renard%20LN%20du%2027%20mars%202015.pdf?t...

mercredi 23 novembre 2016

Automne laborieux.


Vaches d'automne

C'est un moment privilégié pour le promeneur. Les couleurs de la nature nous régalent. Pour peu que vous vous déplaciez d'une région à l'autre, vous pouvez avoir la palette de toutes les couleurs possibles.
Mais c'est aussi le début du retour des bêtes à l'étable. Pour celles qui rentrent. Le temps clément de ces derniers jours retarde ce moment de rentrée. Pas partout, la neige est déjà au rendez-vous et l'hivernage se précise.
Les bêtes restent dehors dans de nombreuses régions. C'est aussi un mode d'élevage, qui même s'il a toujours existé, a tendance à se multiplier. L'infrastructure n'est pas la même et la conduite des bêtes s'en ressent. Il faut des bêtes solides, rustiques, qui s'adaptent bien à ces conditions de vie.
Pour nombre de personnes qui n'ont qu'une approche lointaine de la chose animale, il peut en émerger de l'étonnement; "Pourquoi ne rentre-t-il pas ses bêtes ? Elles vont avoir froid !"
Un petit coup d'œil devrait pourtant apporter quelques réponses. Le pelage de l'animal s'adapte. Chez nous les salers mettent leur poil d'hiver. Le nourrissage est en place, même si cette année il n'a pas beaucoup déserté les pâtures en raison de la sécheresse d'été, elles ne sont donc pas "abandonnées". Bien au contraire c'est dans ces moments-là que l'on peut percevoir la force et la cohésion du troupeau.
Observez comment les bêtes s'installent dans cette saison préhivernale. Ce n'est pas encore la neige et le gel profond, mais les matinées sont fraîches et la gelée est au rendez-vous.
L'animal retrouve dans ces conditions de vie "naturelles" toute sa beauté. Il m'est déjà arrivé de me faire surprendre par un de ces troupeaux sous la neige d'avril.
Taches multicolores sur fond blanc.
Un troupeau d'aurochs ne m'aurait pas surpris davantage. Vision hallucinante !
La cohésion totale de ce groupe rustique surgissant, dans la blancheur, du fond des âges !
Le poil hirsute, les cornes abondantes et déployées, un mâle puissant, des petits bien intégrés…tout était là pour me faire voir l'espace d'un instant ce que pouvait être une horde en liberté…souvenir marquant et inoubliable.
L'hiver l'animal au pré retrouve sa véritable nature. Loin du confort anthropomorphique.
Alors, profitez de ces moments exceptionnels pour regarder différemment ces belles vaches qui sont dans leur élément et qui ne se posent pas la question de leur condition de vie.
Elles sont là, elles vivent leur vie de vache.
Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige !

mercredi 9 novembre 2016

La ferme ou "l'organisme agricole": Une vision du futur ?



Ce terme d'organisme nous renvoie à notre organisme, ce qui est organisé. Mais surtout à l'organe qui est vivant. C'est bien de cela que je voudrais parler.
Aujourd'hui, la monoculture ou la spécialisation en matière d'élevage nous éloigne de la ferme d'autrefois où tous les animaux "classiques" se côtoyaient.
On se souvient de "Veau, vache, cochon, couvée" de Perrette et son pot au lait. L'idée même de développement se faisait à travers la diversité des espèces en osmose sur le territoire de la ferme.
Cela relève désormais d'un choix, d'un engagement vis-à-vis de l'idée même que l'on a de sa ferme. Aucun système n'est parfait et il n'est pas dans mon intention de jeter la pierre à qui que ce soit. La réalité du moment que l'on appelle également économique n'est pas une donnée à prendre à la légère. Dont acte.
Pour ceux qui aiment la diversité et qui pensent qu'une ferme doit s'approcher au plus près d'un organisme en équilibre, il convient de proposer quelques images parlantes. Non pas par passéisme, mais plutôt pour redonner à chaque animal sa place dans la cour de la ferme.
Il serait aisé de recourir à nos souvenirs d'enfance, et ce serait un bon début.
Les canards et autres oies, près de la marre où s'abreuvent les ruminants qui rentrent le soir pour la traite, le poulailler bien hermétique qui protège les poules après une journée à gratter la terre aux alentours de la ferme, les cochons qui labourent consciencieusement le jardin de l'année prochaine, etc. Les exemples ne manquent pas.
Ce qui manque parfois aujourd'hui, même dans ces lieux qui essayent de redonner vie à cette continuité animale c'est le sens que l'on donne à la présence de tous ces animaux.
L'interaction entre divers éléments constitutifs d'un tout n'est plus à démontrer, comme le fait qu'un tout est supérieur à la somme de ses constituants.
Ça, c'est la donnée quantitative, mais aussi qualitative. La qualité de l'ensemble réside dans l'interaction des éléments entre eux.
Chacun agit à son niveau, dans sa spécificité puisque c'est la particularité du monde animal. Il est "sur-adapté" pour une tâche, mais parfois très "mauvais" pour une autre.
Donnons-lui alors la possibilité de s'exprimer totalement.
La volaille, par exemple. La poule nous donne des œufs, des poulets, des plumes pour nos édredons et sa carcasse pour une poule au pot du dimanche.
Abnégation de l'animal au service de l'humanité et surtout de son développement. (N'en déplaise aux sans viande).
Mais la poule gratte la terre. Ce qui peut être destructeur au jardin, mais elle ameublit le sol, donc il nous faut du doigté !
Elle gratte, retourne, bine à sa manière l'espace de la ferme. Elle affectionne les lieux où le grain a été déchargé, battu, transporté…elle transformera nos restes alimentaires (on réintroduit des poules en ville pour réduire nos poubelles !), elle fouille le crottin, le retourne, le dynamise, etc.
Bref, elle est utile à la vie, au nettoyage de l'espace.
Mais elle a également un rôle invisible. Elle dynamise l'espace par sa présence et son déplacement, elle fait partit des oiseaux et c'est leur tâche que de faire vibrer l'astral dans notre environnement.
Cela peut paraitre anodin, mais c'est loin de l'être.
Qu'est-ce qui donne de la vie, de la lumière, de la chaleur à notre espace ? Comment tout cela se met-il en route et comment ces différents éléments se trouvent-ils à être répartis dans l'ensemble de cet "organisme agricole" auquel j'ai fait référence au début de cet article ?
C'est bien la collaboration des éléments et des animaux qui vivent sur la ferme qui permet cet échange, cette osmose et l'équilibre général souhaitable.

Enfermez vos poules toute la journée dans un espace confiné, sécurisé certes, et vous passerez à côté d'une richesse qui ne coûte rien, mais qui peut grandement améliorer votre environnement.
Les moutons passaient la tondeuse sur nos talus, les chèvres et les ânes débroussaillaient les chemins sans dépense de gas-oil ni de pollution, les canards régulaient les limaces au jardin et les poules les chenilles.
Les uns finissaient de brouter dans les coins, ou ce que laissait le cheval ou les vaches, tout le monde y trouvait son compte pour la plus grande joie et le bénéfice du paysan.
Le berger ou la bergère remplaçait le fil de fer barbelé… le tracteur n'était qu'un faible "Pony" de 1954 avec un moteur Simca de 16 cv qui équipait les Arondes, et pourtant c'était déjà le déclin annoncé de la traction animale qui allait reléguer le cheval, cet ami de l'homme, au rang d'animal de loisir, mais c'est une autre histoire.

Pas de passéisme ! Juste une idée à méditer de ce que nous avons fait du monde de la ferme. Et dire que la permaculture voudrait nous faire revivre tout cela. Passé ou avenir ?

dimanche 23 octobre 2016

Communication animale et élevage. Choisir un animal...


Choisir un animal pour l'intégrer à son troupeau.
 Acheter un animal pour élargir ou renforcer la cohésion de son troupeau est un acte auquel l'éleveur est souvent confronté. Il lui faut faire le bon choix sans dénaturer ce qu'il a déjà construit ou donner éventuellement une nouvelle orientation à son cheptel.
C'est un problème de choix fondamental, un choix d'orientation de son projet d'élevage. Cet acte d'achat "extérieur" est déterminant, car il peut remettre en cause les fondements mêmes du projet qui est à la base de la ferme.
Il convient à ce stade de bien voir les caractéristiques de l'animal et ce qui oriente le choix de l'éleveur. (Ceci est en fait valable pour tout acte d'acquisition d'un animal, quel qu'il soit.)

Après les questions d'usage et les présentations, voici les questions bonnes à poser:
-Veux-tu venir chez moi ? (lieux)
-Veux-tu partager ma vie et mon point de vue sur l'élevage ? (projet de l'éleveur)
- Es-tu en accord avec ce que j'attends de toi ? (ton rôle chez moi)
- Es-tu en accord avec la place que je te propose dans mon élevage ? (en fonction du rôle ci-dessus)
- Y a-t-il une demande particulière de ta part pour que tu puisses t'épanouir chez moi ? (Karma de l'animal)
- En fonction de toutes ces questions et de tes réponses es-tu toujours décidé à venir sur ma ferme ? Ai-je oublié un point important pour toi ?

Ces questions, qui ne sont pas exhaustives, mais qui constituent la base de l'échange entre l'animal et l'éleveur, sont déterminantes pour celui-ci.

 Tout dépend du projet développé par l'éleveur pour conduire la destinée de sa ferme. On préfère un animal en bonne santé et avec beaucoup de potentiel. Souvent l'aspect physique est déterminant. C'est tout à fait naturel.
La communication animale permet une autre approche qui ne manque pas d'intérêt; le potentiel de développement "spirituel" de l'animal et ses capacités d'intelligence.
 Le mot intelligence est "purement" humain. Parler de l'intelligence d'un animal c'est faire de l'anthropomorphisme, mais c'est manifeste, il y a des animaux qui présentent une "intelligence" supérieure à d'autres, disons qu'ils sont plus ouverts sur leur environnement, vis-à-vis de leurs congénères et des humains.
En fait, je parlerais volontiers de conscience de leur propre vie. Un jeune animal peut avoir une haute conscience de sa lignée génétique et du projet transgénérationnel dont il est l'un des maillons.
 Si un taurillon se trouve transformé en bœuf, cela brise un élan qui avait du sens au niveau cosmique. Donc une courte discussion avec ce jeune mâle aurait sûrement orienté sa vie différemment et celle de l'éleveur également…Voici un exemple qui se passe de commentaire.
Mais c'est une autre façon de mener son élevage, il faut être prêt à ce genre d'exercice.
 Sans aller nécessairement aussi loin dans cette direction, réalisation d'un équilibre sain entre l'homme et l'animal, les quelques questions autour de la venue d'un animal dans un élevage, semblent être déjà en soi une piste intéressante.
Il faut la développer.
 C'est l'amorce de la notion de contrat qui est pour moi une belle évolution dans cet équilibre homme-animal point clef de l'élevage du futur.

RD 09/2016

lundi 10 octobre 2016

Communication animale: Influence de l'homme sur l'animal.




Il m'est souvent venu l'idée de m'interroger sur l'influence qu'exerce l'humain sur l'animal de compagnie qui partage son destin.
On connaît bien l'action de l'animal qui partage la maladie de son maître ou l'accompagnement de l'animal pour traverser  une période particulièrement difficile pour son humain.
Mais inversement quelle est l'action influente de l'humain sur l'animal ? Jusqu'où un être humain peut-il orienter, volontairement ou non consciemment, les réactions, le comportement de son animal de compagnie ?
Lorsque je rentre en communication avec cet animal, ai-je la possibilité de faire le tri entre ce qui relève assurément de lui et de lui seul, avec des "propos" largement influencés par son humain?
Je m'explique à travers un exemple.
Suite à un accident, un cheval perd totalement confiance en lui. Il semble à ses yeux foutu…incapable de reprendre l'entrainement et encore moins la compétition.
Cette attitude défaitiste est soit extrêmement réaliste ou alors elle reflète l'opinion de son cavalier. Le dilemme se pose pour moi.

L'animal peut s'exprimer sur son traumatisme, il a des douleurs, il ne parvient pas à trouver des appuis qui lui semblent solides, etc. Il est en capacité de me transmettre tous ces éléments objectifs qui reposent sur ses sensations.
Mais il peut guérir, sortir de ce mauvais pas comme un être humain en de pareilles circonstances, sauf si son humain pense le contraire !
 Nous connaissons tous l'importance de l'entourage et du médecin sur la guérison du patient. Mais si le cavalier est défaitiste et n'envisage pas sérieusement la guérison de son cheval, il y a de fortes chances que celui-ci parte avec un lourd handicap pour amorcer son rétablissement.
L'animal a une forte propension à adopter le point de vue de son humain.
Pourquoi ?
Nous élevons, nous éduquons nos enfants. Notre rôle auprès de l'animal qui fréquente notre vie est assez similaire. C'est le sens du terme d'éleveur. C'est une tâche noble que d'entraîner l'animal sur une "pente" ascendante vers une conscience élargit en lui permettant de réaliser son chemin de vie jusqu'à une dimension spirituelle qui le relie encore plus avec le cosmos.
C'est un des buts de l'incarnation, la nôtre, humaine, comme celle des animaux.
De plus, l'animal qui vit beaucoup plus dans un monde de sensations, d'émotions est très sensible aux nôtres. Si vous vous sentez mal, l'animal le ressent et risque de se laisser entraîner dans votre déprime passagère.
Si je rentre en relation avec lui à ce moment-là, son expression reflétera bien plus votre état que le sien. Si vous persistez dans cet état de dépression ou de mélancolie, l'animal risque bien de vous suivre.
Bien évidemment, il y a des animaux assez forts en eux pour résister et au contraire ce sont eux qui vont vous sortir de là, mais s'ils sont eux-mêmes traumatisés dans leur chair le problème est tout autre, car ils sont alors soumis au doute quant à leur capacité à surmonter l'épreuve qu'ils traversent.

Alors, faite confiance à votre animal, encouragez-le à se sortir de ce mauvais pas en ayant vous-même confiance en ses formidables capacités réparatrices. Soignez-le avec attention et amour. Ne baissez jamais les bras. C'est comme cela que vous pourrez agir positivement pour son bien-être.