mercredi 30 août 2017

Le difficile été du loup...


Le loup a fait le grand écart cet été. D'un côté des éleveurs exaspérés par une prédation qui a explosée, et qui les motivent à manifester auprès des vacanciers aux péages ou à des carrefours de route et de l'autre coté (eh oui c'est ainsi) un rapport très officiel (Commanditaire : Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer.) qui nous dit que si la "prédation" de l'animal (le loup) continu à ce rythme en France, la population de loup est condamnée !
Comment trouver un juste milieu (existe-t-il seulement ?) entre ces deux visions du "problème" loup ?
"Le loup est incompatible avec le pastoralisme actuel", disait un élu syndicaliste.
Une banderole affichait " Les brebis chez nous, le loup chez lui". Cela paraît être du bon sens, chacun chez soi (et les vaches seront bien gardées disait mon voisin). Encore faut-il que le loup ait un chez lui ! Et chez lui, c'est où ? Ailleurs, à l'étranger (puisqu'il vient d'Italie ?) cela ne ressemble pas un peu à un slogan anti-migrant ? Cela me gène un peu, beaucoup.

Et puis "les brebis chez nous" ce n’est pas du genre nationaliste ça ? "Les brebis chez elles, et le loup chez lui" me conviendrait plus volontiers.
Vous voyez, la sémantique nous entraine parfois au-delà de nos idées ou du moins celles que nous voudrions faire passer.

Le constat est simple, le loup, sans une certaine volonté de tous, ne survivra pas sur notre territoire. Pourquoi pas? C'est juste un choix de société.
La vie est un choix incessant, celui-ci comme bien d'autres. Peut-on s'émouvoir des migrants qui périssent en méditerranée et des brebis égorgées par le loup ? (si celui-ci est coupable) ou des loups abattus par "prélèvement" ?
Vous allez me dire que ce n'est pas comparable. Bien.
Faisons de la politique… qui vote quoi et qui vote pour qui ?
Pour ou contre l'accueil des migrants dans l'UE ? Et en France ?
Pour ou contre la survie du loup sur notre territoire national et dans l'UE (le problème est le même partout en Europe) ?

Quand je vous disais que c'est un choix, et non des moindres.
Sommes-nous encore capables de faire de la place à l'autre ? Au différend de nous ? Migrant ou loup, qui est le "mieux venu" dans nos vies ?
Allez, finissez cet été dans la paix et la réflexion.
Bien à vous.

Quelques extraits de presses et du rapport sur la viabilité du loup en France.
La Dépèche du Midi
Publié le 26/08/2017 à 11:55, Mis à jour le 26/08/2017 à 17:54
Contre l'ours et le loup, les éleveurs ont manifesté sur l'A64 au sud de Toulouse
"Pourtant, certains éleveurs en gros sur le cœur lorsqu’ils parlent de leur travail, de leur troupeau. Car cette saison, trop, c’est trop : 390 brebis mortes début août, et aujourd’hui c’est au-delà de 500. Sans compter deux chiens de protection, les fameux Patous, terrassés par l’ours. Pour Cécile, éleveur à Labastide de Salat, membre du syndicat ovins Ariège, ce n’est plus vivable. « J’ai mes estives aux champs de l’Hers, j’ai la peur au ventre quand j’y monte. Il faut savoir aussi que lorsque l’ours attaque, il ne tue pas les brebis, il mange certaines parties du corps, elles sont encore vivantes, et c’est nous qui devons les abattre. Mais ce ne sont pas que des brebis, ce sont MES brebis, elles ont des noms, elles me connaissent. Alors bien sûr, il y a les dédommagements, il faut déclarer. Mais qui va m’indemniser pour les brebis blessées, traumatisées, les animaux manquants, et le temps pour reconstituer un troupeau, sur trois ou quatre ans ? Aujourd’hui, on ne peut pas vivre."

Aveyron: manifestation d'éleveurs contre le loup
Par Le Figaro.fr avec AFP La Dépèche
Mis à jour le 05/08/2017 à 12:53
Publié le 05/08/2017 à 12:29
Des centaines d'éleveurs et d'élus, accompagnés de milliers d'animaux, se sont rassemblés samedi en Aveyron afin de dénoncer "le massacre" provoqué par la présence du loup et "la menace" qu'il représente sur le pastoralisme en France.
Sur un contrefort des Grands Causses, à la limite de l'Aveyron et de la Lozère, trois mille brebis environ, une centaine de bovins, des chevaux et même un lama avaient été rassemblés sur des pâturages proches de Séverac-le-Château afin de représenter visuellement le nombre des animaux tués par le loup en France depuis quatre mois.
Depuis début janvier, 4153 animaux ont été "prédatés" par le loup en France, selon la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) d'Auvergne Rhône-Alpes, chargé du dossier au niveau national. Sur l'ensemble de l'année 2016, 10.234 bêtes ont été tuées, contre 9112 en 2015, ajoute la Dreal.
"On ne peut pas supporter cette prédation", a jugé Mme Brunet dans une allocution prononcée depuis une scène installée en plein champ. "Il faut remettre à plat le plan loup", a-t-elle insisté devant deux cents participants environ installés sur des ballots de foin : en majorité des éleveurs venus de l'ensemble de la France, mais également de nombreux élus municipaux ou nationaux, ainsi que des représentants des syndicats FNSEA et Coordination rurale.

ISÈRE Manifestation sur la problématique du loup au Percy : les éleveurs freinent les vacanciers !

Ils se sont levés à l'aube pour installer leur barrage filtrant sur la D1075 à l'intersection du village du Percy. Tous les éleveurs du Trièves guidés par la présidente du syndicat d'élevage, Amandine Vial, rejoints par les maires et élus du Trièves, mais aussi du Département, de la Région, des chasseurs des 28 ACCA du territoire, des habitants... ont tenté de sensibiliser les vacanciers sur la question du loup.
Les tracteurs n'ont pu empêcher la déviation mise en place par la Préfecture. Celle-ci ne laissait guère de place à la discussion entre les citadins et les ruraux venus crier leur ras-le-bol vis-à-vis du loup et expliquer leur volonté de sauvegarder ce territoire malmené par la prédation. Ils distribuaient bien des tracts, mais le vacancier semblait plus préoccupé par son heure d'arrivée retardée que par ce cri d'alerte !
En Matheysine à Corps, les jeunes éleveurs des Hautes-Alpes bloquaient aussi la route pour sensibiliser les touristes sur "ce loup  problème écologique et économique".
Par E.D. | Publié le 08/07/2017 à 08:53
Dauphiné Libéré.

 Expertise scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France
DÉMARCHE D’ÉVALUATION PROSPECTIVE À L’HORIZON 2025/2030 ET VIABILITÉ À LONG TERME
7 Mars 2017
Si le taux de mortalité de la population de loups était en moyenne de 22 % avant 2014, il pourrait très bien atteindre les 34 % depuis que l’Etat français a intensifié sa politique de tirs de loup. Pour les chercheurs, les prélèvements légaux « ne devraient pas […], dépasser 10 % de l’effectif estimé pour que la population présente un bilan numérique au moins stable. » Or, « le pourcentage d’animaux prélevés légalement représente environ 14% des effectifs estimés en 2015 ».
« À partir de travaux récents en écologie de la faune et en sciences sociales, Bergstrom (2017 et articles associés) suggèrent que les méthodes non létales pour réduire les dégâts sur les troupeaux seraient plus efficaces et plus justifiables que les tirs de prédateurs. Nous ne pouvons qu’encourager les approches complémentaires » (Expertise scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France, 2017).
http://www.ferus.fr/wp-content/uploads/2017/03/Expertise-scientifique-collective-devenir-population-loups-France-Demarche-evaluation-prospective-horizon-2025-2030-viabilite-long-terme.pdf